Becka et Louis
Page d'accueil du site | Recettes |Planeurs T/C |Tir à l'arc

 

 

Première bécasse de Becka

Becka et Louis

Les deux dernières années ont été très pauvres en bécasses dans mes couverts. Voilà pourquoi Becka qui a maintenant 20 mois n’avait pas eu beaucoup d’occasions de travailler des bécasses. Deux bartavelles arrêtées avec style et intensité m’ont rassuré sur ses aptitudes à l’arrêt. Elle démontrait toujours un instinct de chasse débordant au point de donner de la voix en poursuivant les canards à la nage. Ceci était probablement causé par son initiation à l’eau à l’âge de 6 mois où elle a eu l’occasion de poursuivre des canards d’élevage à l’étang. Becka chassait les oiseaux sauvages avec ardeur et persévérance mais je crois qu’elle ignorait ce pourquoi elle était née : chasser la bécasse.

Aujourd’hui, 15 octobre, j’ai sorti mon fusil avec la ferme intention d’abattre au moins une bécasse pour honorer le travail de Becka. Par chance, les bécasses étaient au rendez-vous.

Fin d’avant-midi, faible vent, température fraiche. Becka chassait avec ardeur et coopération. Les bécasses ne tenaient pas : quelques bécasses ont décollé probablement par elles-mêmes tant devant Becka que devant moi. Becka les regardait s’envoler sans velléité de les poursuivre. C’est alors que, quelques mètres sur ma gauche, dans un bosquet d’aulnes, ma petite Korthals fit un arrêt, silence, plus de tintement de clochette, moments de grâce, subitement le temps ralentit,

je sens mon cœur battre,

un « beep » de sonaillon,

silence,

un autre « beep »,

la chienne est toujours figée,

la bécasse s’envole,

l’oiseau passe lentement au-dessus de moi à 3 ou 4 mètres, peut-être moins,

 « Flute, j’ai mon vieux 20 SKB à canons lisses, pas mon AyA dont le canon de droite est rayé » ais-je le temps de penser,

mes gestes sont souples,

mes pieds se déplacent au bon endroit,

le fusil monte,

le mouvement est fluide,

la crosse touche la joue puis l’épaule,

le coup détonne,

7/8 d’once de grenaille no 11 jaillissent,

l’oiseau tombe foudroyé à peine deux mètres à ma droite,

Becka est toujours immobile, je la rappelle et l’incite à chercher l’oiseau qu’elle trouve en hésitant, comme si les odeurs étaient inexistantes ou très faibles.

Ouf! « Bravo mon chien! Des oiseaux! Bonne fille! »

Elle s’est déclarée sur bécasse! Enfin!

Bien sûr elle avait fait quelques arrêts sur bécasse auparavant mais il s’agissait d’arrêts très brefs, probablement des oiseaux qui ne tenaient pas (je ne l’ai pas vu forcer les oiseaux et dans de telles circonstances j’ai tendance à croire que le chien a bien travaillé et qu’il n’a pas forcé l’oiseau à moins d’avoir une preuve du contraire. D’autant plus en ce qui a trait à  Becka car elle n’a pas tendance à poursuivre les oiseaux qui s’envolent.)

Magnifique journée d’automne. Becka est maintenant une bécassière. Elle a découvert ce pourquoi elle est venue au monde : chasser la bécasse. Il me semble en effet qu’elle ne fait plus que chasser au hasard mais qu’elle chasse avec une intention : trouver des bécasses. Les odeurs de places chaudes semblent maintenant plus intéressantes qu’elles ne l’étaient.

Est-ce mon imagination? Il me semble qu’elle m’a fait un clin d’œil. « T’inquiète! J’ai compris! »

 

Louis Cimon
Octobre 2015