Qimutsiutiliurniq: How to Raise a Dog Team
Adarmie Inukpku,
75 pages, 2009
ISBN 2-921644-77-0
L’auteur est un ainé (63 ans) de Inukjuak qui possède une grande connaissance des chiens de traineaux. Il a écrit ce document afin de transmettre ses connaissances aux nouvelles générations. Illustrée de dessins à la plume, cette brochure dont une moitié est écrite en Inuktituk et l’autre en Anglais explique brièvement divers aspects des chiens de traineau que ce soit leur alimentation, les soins à leur apporter, leur santé, l’équipement, le dressage, les caractéristiques recherchées et leur reproduction.
Chaque aspect est traité très très sommairement. Néanmoins, on y retrouve des observations intéressantes, par exemple:
- Les chiens de traineau du sud seraient plus rapides mais moins endurants, plus faibles et moins calmes que les vrais huskies du nord.
- Si, pendant qu’ils tirent le traineau, le chien le plus proche du traineau se lave en se trainant et en se roulant dans la neige, cela signifie l’approche d’un blizzard.
- Les chiens timides peuvent être guéris en leur mettant un peu de gras dans les oreilles.
- Un attelage composé de frères et soeurs s’entraine habituellement facilement et les chiens travaillent bien ensemble toutefois s’il y a plusieurs frères et soeurs ensemble, ils peuvent s’allier pour attaquer un chien étranger.
- Une mère entrainera ses chiots à tirer. Toutefois, on prétend qu’une femelle dont c’est la première portée n’entrainera pas ses chiots aussi bien qu’une mère qui a davantage d’expérience.
- L’entrainement d’une équipe de chiens consiste à apprendre deux commandements au chien de tête : tourne à gauche et tourne à droite. Tous les chiens doivent apprendre à démarrer, à s’arrêter et à accélérer au commandement.
- Le chien de tête est nourri en premier et c’est celui qui a droit à de la viande avec des os.
- Six chiens suffisent à tirer n’importe quelle charge. Sept ou huit chiens constituent le nombre idéal.
- Certains chiens sont très bons pour chasser l’ours polaire. Il suffit d’en détacher quelques uns (trois suffisent pour acculer un ours) et de garder les autres pour tirer le traineau.
- Les chiens se rappellent toujours des endroits où ils ont fait des arrêts fréquents par exemple pour prendre une pause, pour la nuit ou pour poser des pièges.
- Certains chiens possèdent un très bon flair alors que d’autres ont très peu de flair de sorte qu’ils ne peuvent rien détecter à l’odeur.
- Certains chiens peuvent en tuer d’autres auxquels ils ne sont pas apparentés.
- Les chiens ont une connaissance intuitive fiable du sentier, même en plein blizzard. Ils peuvent ainsi ramener leur qimutsitik (propriétaire) à la maison en sécurité alors que celui-ci n’a aucune idée de l’endroit où il se trouve.
- La plupart des chiens savent lorsqu’ils marchent sur de la glace mince ; certains en ont peur mais il est facile d’apprendre aux jeunes chiens à surmonter cette peur.
L’auteur nous entretient de la façon dont il soigne les problèmes d’épaules des chiens consécutifs à trop de marche et à avoir trop tiré. Les chiens souffrant de ce problème viennent à ne pratiquement plus bouger. Il pratique une incision entre les omoplates juste assez grande pour y passer l’index qu’il fait tourner sous la peau; il affirme que le malaise sortira ainsi par l’incision. Deux ou trois semaines suffisent pour que l’incision se cicatrise après quoi le chien sera remis au travail pour ne plus jamais souffrir de ce problème.
Enfin, en ce qui a trait au dressage, Adarmie prône l’usage de la gentillesse ce qui produirait des chiens qui courent plus rapidement.
Louis Cimon
16-09-07